Jérusalem - Second jour

Lundi 5 mars 2019 - Par Jean-Claire et Jean-Paul Z.

Nous voilà arrivés à la fin de notre pèlerinage avec la visite de Jérusalem, Ville 3 fois Sainte où cohabitent les 3 religions monothéistes et qui se terminera en soirée par le témoignage de Marie-Armelle Beaulieu, journaliste vivant à Jérusalem et réactrice en chef de Terre Sainte magazine, qui nous a permis une relecture de notre journée.

Nous commençons plus tôt notre journée en passant par la porte des Immondices, une des huit portes donnant accès à la vieille ville , afin de voir le Mur des lamentations ( Mur Occidental), lieu de prière des Juifs. Cet endroit est le plus proche du second Temple (où se trouve l’Arche d’Alliance) détruit par les Romains en l’an 70.

Actuellement, à la place du temple sur le Mont Moriah se trouve l’esplanade des Mosquées.

Une maquette reconstituant la ville de Jérusalem au temps de Jésus se trouve au musée d’Israël que nous n’avions pas visité, permet de mieux comprendre la configuration de la ville et du Temple.

Le Temple, détruit 2 fois, est pour les Juifs, le tabernacle, sanctuaire de Dieu.

Pour nous chrétiens, tout homme est amené à être Tabernacle.

"Ne savez vous pas que vous êtes un Temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le Temple de Dieu, Dieu le détruiras ; car le Temple de Dieu est Saint et c’est ce que vous êtes vous-même." (1Co 3, 16-17)

Au Mur, nous voyons des juifs orthodoxes venir prier en mettant des phylactères (ou Tefillin) autour du front et du bras. Ce sont des petits cubes fixés par des lanières en cuir contenant des passages de la Torah.

"Dieu dit à Israël : Tu les attacheras comme symbole sur ton bras et les porteras en fronteau entre les yeux." Deutéronome (6,8,11,18)

Nous poursuivons par la visite de l’Esplanade des Mosquées, 3e lieu saint de l’Islam après La Mecque et Médine. A cet endroit se dressent la Mosquée Al Aqsa et le Dôme du Rocher où, selon la tradition musulmane, serait élevé au ciel le prophète Mahomet.

Ces bâtiments ont été construits au 7e siècle

Pour les juifs, c’est le lieu où Abraham offrit Isaac en sacrifice.

Nous terminons la matinée avec l’église Sainte Anne et la piscine Probatique situées près de la porte Saint-Étienne. Selon la tradition chrétienne, sur ce lieu se trouvèrent la maison des parents de Marie et également l’endroit où Jésus guérit un paralytique. (Jn 5, 1-15)

L’église de type romane fut construite par les Croisés au 12ème siècle et sauvée de la destruction et transformé en école coranique grâce à son exceptionnel acoustique. Le domaine fut offert à la France en 1856. Le gouvernement la restaura et confia la gestion au Cardinal Lavigerie et aux Pères Blancs.

À coté de l’église, suite à des fouilles lors de la restauration de l’Église Sainte-Anne fin du 19ème siècle furent découvertes deux grandes piscines avec cinq portiques. Ce lieu avec ses deux bassins de plus de 10m servait à retenir les eaux de ruissellement issues de la colline et à alimenter via une canalisation le temple qui était tout proche. Ces bassins servaient par la suite à laver les moutons avant leur sacrifice. Au temps de Jésus, ces bassins devinrent des bains publics où des invalides venaient se baigner dans l’espoir d’être guéris.

Après une pause-déjeuner, nous nous préparons à nous mettre sur les pas du Christ et revivre le chemin de Croix de Jésus en empruntant la Via Dolorosa.

Monique Varet et Olivier Le Mer qui nous ont aidés et accompagnés dans la prière tout au long du pèlerinage, invitent chacun et en communauté à revivre le mystère de l’Amour de Dieu manifesté en son Fils.

Tout au long de notre chemin de Croix, depuis le Lithostrotos, lieu de la flagellation et lieu où Jésus fut condamné, jusqu‘au Saint Sépulcre, nous avions la conviction que le Christ nous accompagne, chacun d’entre nous dans tous les moments de notre vie, qu’ils soient remplis de joie ou de souffrance et de détresse.

Nous arrivons au Saint Sépulcre, actuellement géré par 6 communautés chrétiennes (catholiques romains, grecs orthodoxes, coptes, arméniens, éthiopiens et syriens).

La Basilique date de l’époque de l’époque de l’Empereur Constantin au début du 4e siècle, et fut construite sur les lieux supposés du Golgotha et du tombeau du Christ.

Ce lieu peut paraitre sombre, bruyant suivant l’affluence des pèlerins et pas propice au recueillement. C’est la preuve vivante de la multitude et richesse du peuple chrétien .

Et peu importe le lieu et la véracité de l’endroit, car pourquoi chercher parmi les morts, celui qui est Vivant ? Lc 24, 5

D’ailleurs, les Chrétiens d’Orient ne nomment pas l’église, l’église du Saint Sépulcre mais l’église de la Résurrection (Anastasis).

Nous nous retrouvâmes dans une des chapelles de la Basilique de la Résurrection autour de notre "pasteur" pour conclure notre journée à Jérusalem, célébrer l’Eucharistie et le Mystère Pascal où Dieu s’est donné à nous.

Après une journée dense et malgré la fatigue, nous avons eu la chance de rencontrer Marie-Armelle Beaulieu, une bretonne installée à Jérusalem depuis 18 ans et dont la joie de vivre et la passion pour la Terre Sainte transpirent. Elle nous témoigne des tensions qui existent dans le conflit actuel mais aussi de l’espérance malgré le "régressus" de paix. Elle témoigne également de la difficulté des chrétiens vivant en Israël/Palestine (environ 1,5% de la population).

Deux phrases nous ont marqués lors de cette rencontre :

"J’ai vu qu’il n’y avait rien à voir dans le tombeau du Christ."

"C’est en Galilée que vous le trouverez et témoignerez !" (dans notre quotidien)

C’est sur cette parole que nous finirons notre pèlerinage le lendemain avec le message d’envoi à Abu Gosh, lieu d’Emmaüs.